ET SI ON LES AVAIT DRESSÉS AUTREMENT, 2014.

     Vidéo 7 minutes.

ET SI ON LES AVAIT DRESSÉ AUTREMENT from dray charlene on Vimeo.

 

Aujourd’hui le cheval ne sert plus à se déplacer. C’est comme le dit Donna Haraway, un animal de compagnie, le plus gros et peut-être aussi le plus docile... Que ce soit pour des concours ou encore des spectacles, l’objectif de son maître est de le dresser. Il doit ‘‘bien faire’’ ses exercices inlassablement répétés. Dans les traités équestres, on peut lire ceci: “Un cheval, dès l’instant où il a été mis en travail, ne doit plus avoir le droit de se permettre le moindre mouvement autre que ceux demandés par son cavalier.’’

Le dispositif que j’ai mis en place fabrique de l’anti-dressage. Le résultat de cette expérience illustre mon positionnement aujourd’hui sur ma manière de travailler avec mon cheval comme partenaire artistique.
Le corps humain lorsqu’il est dirigé par le cheval perd tout sens du mouvement cohérent et du geste que l’on voudrait ‘‘esthétique’’. La figure aérienne du dresseur qui ne fait qu’un avec son cheval —devenu marionnette— est mise à mal.

Ici, c’est le jeu de l’indétermination des actes et des gestes. C’est aussi se trouver entre le laisser-aller et la maîtrise. Les règles sont fixées par le dispositif dans lequel chacun peut influencer l’autre mais...uniquement quand bon lui semble.

Comme une expérience scientifique à visée esthétique,—on pense aux chronophotographies d’Etienne-Jules Marey et sa découverte du cheval aux quatre fers en l’air !— le cadre vidéo et le décor détachent les sujets, pour mieux les observer.

     1. Haraway, Donna. Manifeste des espèces de compagnies. Chiens, humains et autres partenaires, 2010.