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Mon partenaire artistique est un cheval.
Je travaille avec lui depuis sept ans. Nous nous côtoyons quotidiennement et, comme le dit Donna Haraway, ‘‘nous nous dressons l'un l'autre à accomplir des actes de communication que nous maîtrisons à peine. Nous sommes constitutivement des espèces de compagnie [...] partenaires réciproques dans nos différences spécifiques’’. Manifeste des espèces de compagnie, page 10.

C'est en me détachant de la tradition équestre que l'on appelle Haute École, que je peux élaborer de nouveaux outils et établir de nouvelles catégories de pensée pour le cheval sur scène. A la frontière entre art équestre, scénographie et performance contemporaine, je poursuis mes expériences en bord de piste, fabricant des espaces [sonores, lumineux et autres] autour des notions d’ordre et de désordre.

L’hippo-néguentropie, c’est inventer pour le cheval ; en son nom ; à son intention.

Lors de mes études, j’ai eu besoin de définir précisément ce qu’était mon matériau-cheval, entre l’incontrôlable et le maîtrisable, l’aléatoire et le déterminé. J’ai ainsi inventé un mot sur-mesure : Hippo-néguentropie1. Je conçois ainsi des environnements scéniques maitrisés où je génère des réactions d’ordre naturel optimisant le potentiel créatif de mon partenaire de scène, le cheval. Dans ces espaces et ces temps donnés, j’orchestre des fractions performatives où j’imagine toutes les combinaisons [feintes, finesses, leurres, manèges, ruses et subterfuges] d’ordre visuels et sonores. Je peux alors composer avec le vivant.

1 Ce terme est un néologisme construit à partir du grec ancien híppos [cheval] et du mot néguentropie [ou entropie négative] utilisé en thermodynamique qui décrit un environnement maîtrisé par un afflux extérieur d’énergie qui maintient son système ouvert.